Histoire de la soie : entre contes et légendes
C’est en Chine que débute la culture de la soie, cette matière à la fois douce, résistante et chatoyante, dès le milieu du troisième millénaire av. J.-C. Il n’est pas possible de parler de la soie sans aborder les contes et légendes qui ont marqué son histoire.
Parmi les légendes les plus connues, on conte celle de la princesse Xi Ling Shi qui a joué un rôle déterminant dans l’histoire de la soie, présentée à son époque et encore aujourd’hui par les Chinois comme la Déesse de la soie. L’histoire de la princesse Xi Ling Shi fait partie des traditions chinoises et elle est racontée dans les écrits de Confucius.
On raconte qu’un cocon de soie qui se trouvait dans un mûrier serait tombé dans la tasse de thé de la princesse alors qu’elle avait quatorze ans. Cette dernière, en voulant le retirer de sa tasse, aurait alors déroulé le fil du cocon de soie. Elle aurait été surprise par la qualité du fil obtenu, et eut la surprenante idée de la tisser.
La princesse a alors commencé à étudier le cycle de vie du bombyx du mûrier à l’origine du cocon de soie et a demandé à son mari Jaune Huangdi de pouvoir en élever. C’est ainsi qu’elle est devenue la précurseure de la sériciculture et a commencé à l’enseigner autour d’elle.
Le secret de l’obtention et de la fabrication de la soie a été gardé précieusement par les Chinois pendant 2000 ans. Quiconque essayait de le trahir en faisant de la contrebande de cocons à soie, de vers ou encore de graine de murier, était puni de peine de mort.
Malgré toutes les mesures mises en place pour protéger le secret de la soie, ce serait une autre princesse qui l’aurait répandu. En 420 av. J.-C. cette princesse en question devait se marier à un haut dignitaire de la région de Khotan. A l’époque, les mariages étaient un moyen d’assurer la paix entre les peuples. Mais cette princesse ne voulant pas abandonner ses vêtements de soie, décida de transgresser la loi en cachant le jour de son départ des graines de mûriers et des œufs de bombyx dans ses cheveux. Du fait de son statut de princesse, les gardes à la frontière ne la fouillèrent pas.
Et c’est ainsi avec le départ de cette princesse, que d’après la légende, la chine perdit son monopôle sur la soie.
La culture de la soie
La soie est une fibre naturelle d’origine animale. Elle est produite par de nombreux arthropodes comme les araignées ou encore certaines espèces de chenilles. Cependant, la soie utilisée dans le textile, vous l’aurez compris avec l’introduction, provient des cocons de soie produits par la chenille du Bombix mori ou bombyx du mûrier.
Le cocon de soie est l’habitat naturel du bombyx du mûrier, il lui permet de se transformer en sécurité aux cours de différentes phases.
Parmi les phases de sa vie, c’est au stade de la chenille ou ver à soie qu’il produit une sorte de liquide. En durcissant il forme un fil pouvant mesurer entre 800 et 1500 mètres de long et qui sert à fabriquer le cocon de soie aussi appelé chrysalide.
L’élevage des vers à soie, qu’on appelle plus généralement la sériciculture, a lieu dans des pièces chauffées, constituées de plusieurs casiers avec des claies de roseaux. C’est la chaleur à la surface des claies qui permet aux œufs des vers à soie d’éclore.
Les vers à soie sont ensuite nourris plusieurs fois par jour avec des feuilles de mûrier blanc et subissent cinq mues en un mois. C’est après leur quatrième mue que les vers à soie construisent leur cocon.
Une fois le cocon de soie formé, il est retiré et plongé dans de l’eau bouillante pour procéder au tirage du fil de soie.
Lors de cette dernière étape, le vers est ébouillanté. La sériciculture est alors un sujet à controverse, vous l’aurez compris. Surtout quand on sait que pour produire 1 kg de soie, il faut 6 600 cocons de vers à soie…
Les différentes qualités de la soie
La soie schappe et la soie grège
Il existe deux grandes catégories de soie : la soie schappe, et la soie grège.
La soie grège est la soie conventionnelle. On l’obtient par le procédé que je vous ai décris précédemment. On va retordre plusieurs filaments de soie, issus de plusieurs cocons, afin d’obtenir un fil. Il sera par la suite tissé et transformé en tissus, puis en vêtements, taies d’oreillers etc.
La soie schappe, elle, provient de cocons percés : les vers se sont transformés en papillons ! Cette soie a mauvaise réputation auprès des puristes. Les filaments de soie étant plus courts (le cocon a été percé!) les fils de soie qui en résultent sont moins brillants. Pour autant, les propriétés qu’on prête à la soie restent inchangées.
Même si la différence est simple entre ces deux qualités de soie, il est pour autant très difficile d’avoir l’information lorsqu’on veut acheter de la soie en toute connaissance de cause
La bourette de soie
On rencontre sur les boutiques en ligne ou en magasin de tissu, des coupons « bourette de soie« . Ces étoffes sont tissées avec des fils issus de déchets recueillis au cours de la transformation du cocon en fil. C’est un peu de l’upcycling avant l’heure !
Le fil qui en résulte est mat et très irrégulier, ce qui donne un aspect spécifique au tissu.
La soie sauvage
Concernant la soie sauvage que l’on rencontre également, il faut savoir qu’à l’origine les cocons étaient collectés dans les arbres. Son irrégularité vient du fait que le cocon soit percé ou que le vers ai été dérangé pendant la fabrication de son cocon.
Seuls les produits de la marque Peace Silk garantissent l’utilisation de soie sauvage issue de cocons percés par le papillon.
Propriétés de la soie
Le soie est très résistante, elle est également dotée d’une bonne élasticité et est quasiment infroissable.
Elle peut absorber rapidement un grand volume d’eau, ce qui facilite sa teinture. Cependant, à faire sécher c’est assez long ! Je vous conseille d’utiliser la technique du vêtement enroulé dans une serviette et de marcher dessus pour essorer au maximum. Mais si vous lavez votre coupon de 3m… bon courage pour le faire sécher !
La soie fait partie des fibres capables de réguler la température corporelle car elle est une très mauvaise conductrice de chaleur. Bien que son pouvoir isolant soit faible, il peut être amplifié par le fait de draper l’étoffe.
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