Dans une époque où nous tentons d’économiser nos ressources, où nous cherchons à recycler intelligemment afin de limiter les déchets, des pratiques comme le troc, l’échange, l’achat de produits de seconde main sont devenues virales.
Dans le monde de la couture, puisque que c’est la base de ce blog, il existe des puces des couturières où l’on peut retrouver des coupons de tissus, de la mercerie, des patrons de seconde main à moindre coûts. Il existe également des couturières 2.0 qui mettent en vente leur reste de coupons, les patrons qu’elles n’utilisent plus, en diffusant des annonces dans des groupes Facebook dédiés, ou sur Instagram avec des comptes spécifiques.
Mais dernièrement, une pratique commence à faire son apparition sur les réseaux sociaux : le troc de patrons…. PDF. Et par là, j’entends des patrons payants. Mais où est le problème
Afin de sensibiliser la communauté couture vis-à-vis de cette pratique, j’ai fait appel à plusieurs créatrices de patrons. C’est grâce à leurs témoignages que j’ai pu rédiger cet article.
Avant d’aborder la partie des témoignages, où je laisserai la parole à Camille, Eleonore, Charlotte, Sophie et bien d’autres créatrices que vous découvrirez en lisant, reprenons par le début de l’histoire. A la base, derrière un patron il y a une créatrice. Au regard de la loi, ces créatrices sont considérées comme auteur. Elles ont alors des droits : les droits d’auteur.
Le droit d’auteur
D’après l’article L113-1 du code la propriété intellectuelle (CPI) :
La qualité d’auteur appartient, sauf preuve contraire, à celui ou à ceux sous le nom de qui l’œuvre est divulguée.
D’après l’article L111-1 du CPI :
L’auteur d’une œuvre de l’esprit jouit sur cette œuvre, du seul fait de sa création, d’un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous.
Toujours dans le CPI, l’article L112-2 définie le terme « œuvre de l’esprit ». Je ne vais pas tous les écrire, mais 2 retiennent mon attention :
Sont considérés notamment comme œuvres de l’esprit au sens du présent code :
1° Les livres, brochures et autres écrits littéraires, artistiques et scientifiques […]
14° Les créations des industries saisonnières de l’habillement et de la parure. […]
Donc on peut dire d’après ces articles, que les patrons numériques sont des œuvres de l’esprit, dont les créatrices sont les auteurs.
Exploitation et diffusion des oeuvres
Si l’on continue un peu l’analyse du CPI, d’après l’article L121-2 :
L’auteur a seul le droit de divulguer son œuvre […]il détermine le procédé de divulgation et fixe les conditions de celle-ci.
Mais également, d’après L’article 122-1 du CPI :
Le droit d’exploitation appartenant à l’auteur comprend le droit de représentation et le droit de reproduction.
L’article 122-2 du CPI définit la représentation :
La représentation consiste dans la communication de l’œuvre au public par un procédé quelconque, et notamment : […]
2° Par télédiffusion.
La télédiffusion s’entend de la diffusion par tout procédé de télécommunication de sons, d’images, de documents, de données et de messages de toute nature.
L’article L 122-3 du CPI quant à lui, définit lui la reproduction :
La reproduction consiste dans la fixation matérielle de l’œuvre par tous procédés qui permettent de la communiquer au public d’une manière indirecte.
Elle peut s’effectuer notamment par imprimerie, dessin, gravure, photographie, moulage et tout procédé des arts graphiques et plastiques, enregistrement mécanique, cinématographique ou magnétique.
Jusque-là, on comprend bien que les créatrices de patrons PDF sont bien les auteurs de leurs produits ! Elles ont littéralement tous les droits sur leurs patrons.
Elles sont en fait les seules à pouvoir diffuser leurs patrons soit via leur propre eshop soit en les vendant sur d’autres eshop avec lesquels elles ont signé un contrat.
D’ailleurs, le fait de vendre un patron sur un autre eshop que le leur ne procure aucun droit à la plateforme de vente. Tout reste l’entière propriété de l’auteur. (Article L111-1 du CPI :L’existence ou la conclusion d’un contrat de louage d’ouvrage ou de service par l’auteur d’une œuvre de l’esprit n’emporte pas dérogation à la jouissance du droit reconnu par le premier alinéa […]).
Les créatrices sont également les seules à pouvoir autoriser l’impression des patrons PDF grâce à des mentions comme « ce patron est réservé à des droits privés, il est interdit de l’utiliser à des fins commerciales ».
En effet, l’article L122-4 du CPI mentionne
« Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque. »
Mais d’un autre côté, l’article L122-5 du CPI indique que :
Lorsque l’œuvre a été divulguée, l’auteur ne peut interdire :
1° Les représentations privées et gratuites effectuées exclusivement dans un cercle de famille ;
2° Les copies ou reproductions réalisées à partir d’une source licite et strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective […]
Malheureusement, c’est sur cette notion de « copie privée » ou encore du « cercle de famille » que jouent les groupes facebook et autres groupes d’échanges…
La copie privée
La copie privée est une exception du droit d’auteur, directement lié au dernier article citée, le L122-5 du CPI. L’exception de copie privée autorise une personne à reproduire une œuvre de l’esprit pour son usage privé, ce qui implique l’utilisation personnelle, mais également dans le cercle privé incluant le cadre familial. En contrepartie du droit de copie, une partie du prix d’achat de tous les consommables numériques et appareils multimédia, notamment les disques durs, mémoire flash, et les appareils exploitant ce type de supports, tels que les clés USB, smartphones , ordinateurs, box internet, tablettes etc., est prélevée. Cette taxe se présente sous la forme d’une redevance. Mais là, je m’éloigne…
Du point de vue des tribunaux, le « cercle de famille » n’inclut que les personnes parentes ou amies. Des personnes très proches donc, qui sont unies de façon habituelle soit par des liens familiaux, soit par des liens d’intimité.
De plus, d’un point de vue législatif, la représentation privée doit se situer dans un lieu privé non accessible au public. Ainsi la diffusion depuis un site web (personnel ou non) ne peut pas bénéficier de cette exception, car la communication sur internet est publique, ouverte à un public potentiel du monde entier.
Vous comprenez bien que les gens qui vous contacte par message privé sur Instagram, ne peuvent être considérés comme étant dans votre « cercle de famille ». Quant aux groupe Facebook d’échange de patrons, ils ne rentrent pas non plus dans le cadre législatif de la représentation privée.
Que risque-t-on à échanger des patrons PDF payants ?
Toutes ces pratiques, bien que vous vous en doutiez déjà, sont illégales. Le fait d’échanger par mail, par google drive, ou de mettre à disposition dans un groupe facebook, des patrons PDF payants peut vous mener directement en prison (sans passer par la case départ !). Les atteintes aux droits d’auteur sont considérés comme de la contrefaçon. Et dans le code pénal Français, les peines ont été alourdies : depuis 2004, la contrefaçon est punie de trois ans d’emprisonnement et de 300 000 € d’amende. Par ailleurs, la loi Perben II3a prévu une circonstance aggravante lorsque la contrefaçon est commise en bande organisée. Les amendes vont de 300 000 € à 500 000 € en cas de commission des infractions en bande organisée (c’est le cas des groupes Facebook, et comptes Instagram par exemple ;)…) ou 600 000 € si c’est un cas de récidive. Par ailleurs, le juge peut condamner la personne morale à 1 500 000 € d’amende soit le quintuple de l’amende prévue pour les personnes physiques !
Vous le comprenez : vous risquez donc gros. Et même très gros, pour quelques euros d’économisés, en échangeant un patron PDF contre un autre. Car dans ce cas, lorsque vous envoyez votre copie du PDF vous ne supprimez pas votre version. Vous diffusez donc illégalement, et à l’encontre de la créatrice ! Or seule la créatrice est en mesure de décider de la diffusion de ses œuvres. Vous avez suivi ? ;)…
Et les créatrices de patrons, dans tout ça ?
Ce sont les premières concernées par ce fléau. Pour elles, c’est un manque à gagner énorme. Pour créer un patron, cela demande plusieurs semaines, plusieurs mois d’élaboration en fonction des modèles.
Camille et Eleonore, Deer and Doe : «Nous commençons à travailler aux croquis d’une collection avant même la sortie de la collection précédente, soit environ 6 mois à l’avance.»
Camille et Eleonore, Deer and Doe : «Nous commençons à travailler aux croquis d’une collection avant même la sortie de la collection précédente, soit environ 6 mois à l’avance »
Sophie Denys, de la marque éponyme : « en fonction du modèle et des variantes que je propose, l’élaboration d’un nouveau modèle peut me prendre jusqu’à 3 mois »
Mouna, MounaSew : « du croquis à la vente, en passant par le patronage, les tests, le livret d’explications, la gradation et la vidéo, il faut 2 mois par modèle »
D’ailleurs, pour une moitié des créatrices de patrons interrogés, ce n’est pas la source de leurs revenus principal.
Le fléau qu’est l’échange de patron et l’instabilité financière que cela engendre, ne leur permet pas de vivre dignement de leur passion.
Pour Christelle, de Titelle Création « la vente de mes patrons n’est pas ma source de revenus principal, mais c’est un complément non négligeable en plus de mon mi-temps »
Pour Sophie Denys : « J’aimerai vivre de ma passion. Malheureusement ma marque représente plutôt un mi-temps. Et je suis obligée de jongler avec des jobs alimentaires à côté »
Charlotte, de Cha’coud : « Je suis étudiante en alternance. Mon école et mon entreprise sont dans 2 villes différents. La vente des patrons me permet de payer un partie de mon second loyer ».
Linda, de Popeline et Linon : « Je démarre, et je n’en vis pas encore. Je ne me verse pas encore de salaire, mais j’espère que cela se fera vite»
Et pour celles dont c’est le revenu principal, vous êtes loin d’imaginer ce qui leur revient après une vente. Essayer d’imaginer… Vous avez un pourcentage en tête ? Vous allez être surpris…
Fanny, Cozy Little World : « j’ai quitté un cdi confortable il y a un peu plus d’un an, pour me consacrer à 100% à ma marque. Sur chaque vente de patron PDF, il y a des taxes prélevées par l’état, à cela il faut ajouter les commissions de paiements, qui sont variables en fonction du type de paiement (paypal, cb etc), mais également l’hébergement du site web, l’abonnement aux logiciels de créations, le matériel photo, les participations aux salons etc… à la fin, il me reste environ 30%. » Pour information, les patrons PDF de Fanny sont à 8€. C’est à dire qu’elle perçoit 2€40 à la fin
Nathalie, On Dirait des Vrais : « cela fait presque 5 ans que j’en ai fait mon métier. Lorsque je vends un patron, et que je soustrais les commissions, les impôts, les charges administratives et de fonctionnement, il me revient au maximum 40% du prix de vente » Pour informations, les patrons PDF de la marque ODV sont vendus généralement entre 4 et 5€. C’est à dire qu’elle perçoit entre 1€60 et 2€ sur chaque vente.
Coralie Bijasson, C’est moi le patron : « Sur la vente de mes patrons PDF, après avoir payé les taxes, après que les sites de ventes aient pris leur commissions, et que je soustrait mes charges, il me reste 3€ ». Pour informations, les patrons PDF de C’est moi le patron sont au prix de 8€. Fanny touche alors environ 38% du prix que l’on paye.
Les valeurs que je vous donne sont réelles. Je ne les ai pas inventé ; elles m’ont été directement transmises par les personnes citées. Soyez honnêtes quelques instants : trouvez-vous que le prix qui leur revient est suffisamment décent pour vivre ? Faisons une petite comparaison avec un smic, qui est (au jour où j’écris cet article) de 1171,34 € en France :
- Il faudrait à Fanny, vendre 488 patrons.
- Il faudrait à Nathalie vendre entre 586 et 762 patrons.
- Il faudrait à Coralie vendre 390 patrons PDF.
Et ces ventes, il faut qu’elles les réalisent chaque mois.
Imaginez, vous donnez autant de mal, pour finalement, voir votre travail complétement dévalorisé. Imaginez un peu : demain vous vous rendez au travail. Votre patron vous annonce qu’aujourd’hui, il y a un dossier important à traiter en priorité. C’est le dossier d’un gros client, qui peut vous rapporter beaucoup. Pour cela, vous vous démener, vous faites des heures supplémentaires, afin de terminer le dossier dans les temps. Lorsque vous rendez votre dossier, votre patron vous remercie, trouve que votre travail est irréprochable et que vous êtes un employé exemplaire. Mais malheureusement, il vous annonce que vous ne serez pas payé pour ce travail. C’est exactement ce que vous faites vivre à chaque créatrice, à chaque fois que vous obtenez un patron illégalement plutôt que de lui acheter.
Camille et Eleonore, Deer and Doe : « Chacune se dit que ça ne coûte rien, que de copier un fichier numérique ne consomme pas de ressources. Peut-être que certaines ne se rendent pas compte que derrière la marque, il y a deux personnes et qu’on a des factures à payer. Si l’échange se fait dans l’optique d’essayer une nouvelle marque, les personnes peuvent déjà télécharger le t-shirt Plantain que nous proposons gratuitement sur le site. Et si elles apprécient le patron, elles peuvent alors nous acheter un de nos autres modèles en nous rémunérant à leur juste valeur : promis ils valent leur prix !»
Margaux, Petit Patron : « Sous prétexte que l’on partage un fichier numérique, certaine n’ont aucune conscience de la quantité de travail et les coûts que cela représentent. En donnant un fichier à un inconnu ou même à son ami, ces personnes sont responsables de la disparition de certaines marques qui n’arrivent pas à tenir financièrement, et sont obligées de fermer »
Guillemette, Atelier Guillemette : « Les personnes qui agissent comme tel, doivent sans aucun doute ignorer que nous sommes en majorité des petites créatrices qui exercent cette activité en parallèle d’une autre »
Coralie, C’est moi le patron « Tout travail mérite salaire. Et si les couturières veulent pouvoir profiter de nouveautés régulièrement, il faut qu’elles les financent en achetant nos patrons »
Mouna, MounaSew « Malheureusement nous vivons dans un monde où l’argent prévaut sur tout. Faire des économies est ce qui motive en général ces personnes alors que ce qui devrait compter c’est la valeur du produit acheté. Et je parle de valeur non financière. Je parle de la valeur de ce que ce produit leur apporte : distraction, bien-être, nouveau vêtement, projet etc. Et c’est cela qui compte. Si le patron a de la valeur, alors les cumuler ne sert plus à rien. Et à 10€ en moyenne pour un patron PDF, on peut se l’acheter si on a estimé que le modèle en question aura cette valeur. Sinon, inutile de le posséder que ce soit gratuit/volé ou payant »
Domitille, Petits D’om «Ce n’est pas parce que c’est dématérialisé, et donc facile à transmettre, qu’il faut le faire. L’échange de format numérique n’est pas possible, car la personne reste en possession du fichier initial »
Je ne vais pas vous mentir. Il m’est arrivé de prêter un patron à ma mère, ou d’en échanger un avec une copine. Il m’est même arrivé d’acheter un patron d’occasion, qui n’existait plus. Vous voulez savoir lequel ? Il s’agit de la jupe Anémone, de Deer and Doe ;)… Mais le nombre de fois où cela est arrivé, je peux les compter sur les doigts d’une seule main. Comme l’a dit Mouna plus haut, je fais partie des gens qui achètent un patron pour la valeur non financière qu’il apporte : un nouveau vêtement qui me plaît. J’ai un stock de patron (pdf, pochette et livre) qui s’étoffe de mois en mois au grand désespoir de ma moitié… et je ne veux m’en séparer d’aucun. Oui, je suis égoïste parfois…
Je vais être claire, l’échange et le troc de patron PDF ne doit pas avoir lieu, car la personne qui envoie le pdf garde toujours une copie ! Donc ce n’est plus un échange ou même une vente d’occasion. Pour ce qui est des patrons pochettes, j’ai envie de penser que les gens sont honnêtes, et ne gardent pas leur taille découpée une fois la vente ou l’échange effectué. Mais vous savez comme moi, que l’on ne vit pas dans un monde ou prime la bienveillance et l’honnêteté.
Linda, de Popeline et Linon : « S’échanger des PDF, c’est vraiment profiter de notre travail, sans aucune reconnaissance de notre travail accompli, d’où franchement, ma colère »
Charlotte, de Cha’coud : «l’échange de patron PDF je trouve ça vraiment mauvais. Cela demande de la mise au point pour réaliser un patron. Ce sont des heures et des heures de travail et la sortie de celui-ci se compte souvent en mois. Malheureusement il y a des personnes qui n’ont pas conscience de tout ça ».
Camille et Eleonore : « On pense que le téléchargement illégal de médias (musique, séries, ebooks…) est tellement banalisé que les gens ne se rendent même plus compte qu’il y a des personnes derrière qui en souffrent. Il y a tellement de contenu gratuit (de qualité ou non) disponible sur Internet que beaucoup sont dans une optique de surconsommation et n’ont plus l’habitude de payer pour du contenu numérique. Mais c’est énormément de travail et de frais pour nous pour produire du contenu de qualité, et c’est notre seule source de revenus ».
Pour essayer de contrôler ce phénomène d’échange illégale, il existe des solutions. Certaines plus contraignantes que d’autres. Des créatrices ont pensé à mettre un nombre limité de téléchargement ou un nombre limité d’impression dans le temps. Il existe aussi une méthode qui serait l’utilisation d’un logiciel tiers : les patrons ne sont lisibles et imprimables qu’en passant par ce logiciel (bien évidemment, avec un identifiant personnel, empêchant le transfert de patron). C’est d’ailleurs ce qu’avaient initié Simplicity et McCall’s avec Printsew (Merci à Camille pour le lien : https://dressaday.com/2012/01/13/why-i-wont-be-using-simplicity-printsew-patterns-again/)
J’arrive au terme de mon article. Je pense que si vous en êtes arrivées à ce stade de lecture, c’est que j’ai réussi à attirer votre conscience de couturière.
Alors la prochaine fois que vous verrez un groupe facebook sur l’échange de patrons payants (PDF ou pochettes), la prochaine fois que l’on vous contacte par message privé pour vous demander le patron de votre dernier post instagram, réfléchissez 2 fois.
Réfléchissez d’abord à l’argent que vous allez économiser en récupérant un patron, et réfléchissez ensuite au manque financier pour la créatrice du patron. Pas uniquement celles citées dans cet article, mais à toutes !
Imaginez un instant, que toutes ces créatrices arrêtent leur activité, et que l’on se retrouve nous, couturières, uniquement avec le magazine burda, ottobre et la maison victor ? La vie serait bien fade, vous ne pensez pas ? 😉
Je clôture cet article sur cette dernière note d’humour, en vous demandant de partager et de relayer au maximum cet article. Plus il y aura de personnes sensibilisées à cette pratique, et moins il y a aura (en tout cas je l’espère) de dérives.
Merci à toutes les créatrices que j’ai sollicitées, et qui ont toutes répondues à l’appel <3
Sources utilisées pour rédiger cet article
Nature du droit d’auteur :
https://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?idArticle=LEGIARTI000006278868&idSectionTA=LEGISCTA000006161633&cidTexte=LEGITEXT000006069414&dateTexte=20060803
https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000037388886&cidTexte=LEGITEXT000006069414&dateTexte=20180907
Droit de reproduction :
https://www.adagp.fr/fr/droit-auteur/droits-patrimoniaux/droit-de-reproduction
Code de la propriété intellectuelle :
https://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do;jsessionid=7134B655BBDF9CB13E37223D88E5DF10.tplgfr38s_2?cidTexte=LEGITEXT000006069414&dateTexte=20130408
https://www.dictionnaire-juridique.com/definition/propriete-intellectuelle.php
Forum thread and needles :
https://www.threadandneedles.org/groupes/patrons-livres-co/forum/topic/faire-des-echanges-de-patrons-version-pdf-debat/?page=2
Blog thread and needles :
https://www.threadandneedles.org/blog/28406-droit-et-creation/
Glossaire :
http://www.culture.gouv.fr/Thematiques/Propriete-litteraire-et-artistique/Commission-pour-la-remuneration-de-la-copie-privee/Questions-pratiques/Glossaire
Copie privé :
https://www.nextinpact.com/news/98506-quand-projet-loi-creation-supprime-copie-privee-sauf-sur-partie-cloud.htm
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Chauvet Annick
Tout travail mérite salaire ET reconnaissance cela va de soi. Quand on copie, on sait ce qu’on fait et on sait ce qu’on ne respecte pas. C’est la même chose pour tout. Personnellement ce ne sera pas mon choix. Merci pour vos créations; on en a besoin… Continuez à nous enchanter.
Manik
Tout à fait d’accord avec vous. Une seule fois il m’est arrivé de prêter un patron,il ne me serait pas venu à l’esprit de le vendre….Egoîste je suis !!! Consciente de tout le travail et l’investissement que représente une collection je les remercie d’être aussi présentes pour nous toutes.
Merci pour ce billet et bonne journée
@c_cousu
Bravo
violette
Cc Ton article est vraiment excellent !
De nature à stocker je garde précieusement mes patrons il m’est arrivé d acheter d’occasion des patrons que je ne retrouvais plus en vente sur les sites vendeurs ils étaient neuf et en version pochette
Je vais partager sur le groupe de couture que je fréquente peut-être que ca fera prendre conscience à certaines
Couture & Paillettes
Merci beaucoup ❤️
Morwenna BZH
Un bel article bien documenté. Merci à toi ainsi qu’à toutes les créatrices ayant accepté de témoigner. On espère qu’elles pourront continuer à faire ce qu’elles aiment pour le plus grand bonheur de tous.
Anna
Bonjour, un article vraiment intéressant qui met en lumière les réelles problématiques des créatrices de patron et des recherches et expérimentations menées en amont du lancement d’un modèle…
Par contre, il me semble que l’argumentaire relatif à une infraction des dispositions légales liées à la notion de droit d’auteur.
En effet, dès lors que deux utilisatrices troquent des patrons, il apparaît que les ouvrages ont déjà été acquis en amont, rémunent ainsi l’auteure.
Par exemple, quand j’achète un livre, je m’acquitte des droits d’auteur pour cet ouvrage dont la limite de diffusion de son contenu est très justement susmentionnée par vos soins.
Mais si d’aventure je ne voulais plus se ce livre et que j’en faisais dont ou que jz le revendais sur un site internet, je suis libre ee le faire sans enfreindre une quelconque législation…
Par conséquent, il en est de même pour les patrons. L’acheteur peut en disposer comme il le souhaite et même le céder pzr voie de trocs ou en le vendant…
En l’espèce, il n’est donc pas illegal de vendre ou céder un patron ou autre produit au préalablement acheté. Si nous ne pouvions pas disposer des biens acquis comme bon nous semble sans être qualifiée de transgressives, les sites de 2 mains seront donc une atteinte géante aux droits de la propriété intellectuelle…
Mais merci de nous rappeler a quel point il est important de visualiser le travail fournis par les créateurs avant de pinailler (comme il m’arrive de le faire mais je mz soigne) sur le prix !
Bien a vous et merci pour toutes ces passionnantes lectures
tribulationsduneraleuse
Il fut un temps où j’avais acheté un programme de fitness sur internet, c’était un fichier PDF. Quand je l’ai reçu, il portait la mention que c’était moi qui l’avais acheté (avec mon adresse mail) et que sa diffusion était illégale. J’avais trouvé que c’était plutôt dissuasif.
Couture & Paillettes
C’est vrai que ça dissuade !
Couture & Paillettes
Pour les patrons pochettes , je pense qu’au bour d’un certain temps, le pateon est trop abîmé pour être réutilisé. Mais pour un pdf, il est toujours neuf : c’est un fixhier numérique.
Si des personnes cherchent a avoir un patron a prix réduit, j’ai envie de leur dire de changer de passion. La couture n’est pas qqch d’economique. Et si on n’est pas prêt à rémunérer à sa juste valeur une creatrice, pour 3€ d’économiser, on ne fait pas de la couture. C’est peut etre dur, mais ces personnes devraient pouvoir vivre de leur passion quand on voit le niveau et la qualité des produits proposés. Et la quantité de travail demandée est colossale. Et ça, peu de gens s’en rendent compte.
Mi
Bonjour, merci pour ce très bel article. Une question se pose à moi: lorsqu’une association de couture par exemple achète des patrons pdf et les imprime pour les laisser à disposition de ses adhérents, ou si une animatrice le fait coudre à ses « élèves », dans quel cadre sommes nous? Est-ce possible de les « partager » dans le cercle « amical » de l’association? Doit-on au préalable demander à l’autre un son autorisation?
Les créations étant bien entendu cousues à titre « personnel » dans le sens où elles ne seront pas vendues mais utilisées par les personnes les ayant cousues.
Merci d’avance de votre retour
Belle journée
une poulette in the city
Juste en lisant le titre j’ai été choqué !!!
Je me suis dit cette fille est folle, elle achète ou vends ses patrons PDF !!! Elle le dit et est fière de sa connerie !!! Elle n’a pas conscience du travail, du temps, de l’energie, l’argent… que ces creatrices depensent pour nous faire plaisir !!!
Mais ma curiosité a fait que j’ai lu cet article jusqu’au bout…
ouf j’ai été « rassurée ».
Très bel article… j’espère que beaucoup de personnes vont prendre conscience de ça.
Partageons un max ce article
coutureetciseaux
Cette semaine j’ai regardé un podcast d’une personne qui aime créer des polémiques , je ne sais pas dans quel but je vous l’avoue . Elle me choque souvent par ses propos . Cela concerne LES LICENCES cette fois . Elle voudrait utiliser les patrons de créateurs et créatrices dans le but de revendre les produits qu’elle aura confectionnés grâce aux patrons qu’elle leur aura au préalable achetés . Si je comprends bien , elle va gagner de l’argent en utilisant des créations de personnes ayant du talent . Il s’agit du travail de la merveilleuse Viny DIY et de la superbe marque SACÔTIN qui ont fort judicieusement protégé leur travail en faisant payer une somme ridicule à mon goût appelée » licence » ce que je trouve tout à fait normal si l’on souhaite effectivement faire du commerce avec leurs patrons . Eh bien cette personne crie haut et fort qu’il est inadmissible qu’il faille régler une licence à ces créateurs de talent . En général je ne réagis jamais et je marmonne toute seule dans mon coin . Si j’avais le malheur de lui signifier ma désapprobation en commentaire , je me ferais lyncher par toute sa communauté . Alors j’ai saisi l’opportunité de vous en parler ici bien que le sujet soit un peu différent de la revente des patrons PDF mais c’est aussi une histoire de profit et de rémunération détournée .Je me suis désabonnée de son compte bien qu’elle pèse malheureusement lourd au niveau des réseaux sociaux . Dommage , j’ai le sentiment que tout va de plus en plus mal au sein de cette belle communauté . Réagissez , je serai contente de lire vos réactions .
Jalunomily
Merci pour cet article très intéressant, renseigné et complet. Je suis moi aussi créatrice, je suis en train de lancer ma société, et parmi mes produits, il y a des patrons, alors je suis de celles qui néchangent pas leurs patrons, et votre article me conforte dans ma décision et me donne des clés de réponse.
Merci à toutes les créatrices pour leur travail magnifique.
Emmanuelle Villard
Je dis bravo, je suis 100% d’accord avec cet article, j’ai bcp cherché de patron gratuits à mes débuts mais quand j’ai réalisé la richesse des ces patrons sur lesquels la créatrice a passé des heures pour un résultat abouti, je n’ai privilégié que des patrons payants. Tout travail mérite salaire. Et je ne prête pas ni ne donne pas., non mais ! On accepte d’acheter ses fournitures et de ne pas les voler alors pourquoi pas le patron.
Kati
Perso je ne partage pas mes pdf payant mais qu’en ai-t’il pour les pdf gratuits ?
claire
J’avais été très surprise en voyant une de tes stories il y a plusieurs semaines proposant l’échange de patron pdf… J’ai eu du mal à y croire venant de ta part… Et je n’ai pas cherché plus loin. Je viens de découvrir ce soir cet article, et je comprends mieux maintenant!
Pour ma part je n’achète pas beaucoup de patron car je dessine les miens à partir de mes patrons de base personnalisés, mais il m’est arrivé de m’inspirer fortement d’un modèle de créatrice, de dessiner moi même le vêtement pour qu’il soit adapté à ma morphologie, puis d’acheter quand même le patron pour soutenir la créatrice! Car au delà du patron dessiné et du pas à pas, ce que vendent les créatrices c’est de la motivation à coudre, de l’inspiration.
Merci pour ton excellent article qui j’espère sensibilisera un maximum de celles qui ne l’étaient pas!
Eva
Je viens de decouvrir votre article! Juste merci!
Merci de remettre les choses à leur place pour nos créatrices de patrons! Je travaille avec l’une d’elle enfin je travaille! Je l’aide bénévolement depuis son lancement! Et l’an dernier lors d’un célèbre salon parisien un dame sur notre stand nous explique que le patron de notre blouse a été purement et simplement distribué lors de son cours de couture et que du coup elle venait acheter nos patrons pour les partager avec ses « copines » de couture! Nous nous sommes regardées et nous sommes restées sans voix! Sur un patron qu’ils soit pdf ou bien papier les sommes gagnées sont « ridicules » pour nos créatrices!
Merci pour elles! Pour leur travail!!! Pour les heures passées à assurer le sav quand il faut expliquer chaque point technique car vous ne regardez pas les videos tutos….ou bien ne comprenez pas comment se place tel piece ou tel piece! Car vous achetez pas non seulement un patron mais aussi parfois tout le service qu’il y a derrière!
Couture & Paillettes
Hello Eva ! Merci beaucoup pour ton message.
Je n’en reviens du culot de cette bonne femme !!! J’espere qu’elle a bien compris qu’elle était en tord et qu’elle risquait gros…
La fin de ton message me fait sourire : je partage ton avis sur ces « situations ».
Au plaisir de te croiser sur ce célèbre salon parisien cette année !
Kris
Bel article bien expliqué dont je comprends fort bien la motivation; personnellement je n’achète pas de PDF parce que je ne couds pas vraiment. Et j’ai beaucoup de livres. Couture(revues principalement , que j’achète par plaisir sans prendre le temps de confectionner car je ne suis pas trop fringues )sacs, tricots(revues et livres).. enfants et bébé. On trouve beaucoup de modèles gratuits sur le net. ( garn studio pour la laine) et je m’en contente pour mes ouvrages que j’offre en général pour des occasions .
Fidèle lectrice de chez « La bobine » car même si je ne couds pas de vêtements je trouve que son blog est plein de richesse et l’article sur le plagia de ses modèles m’a interpellé mais
j’achète parfois des livres d’occasions,(Certes pour un usage personnel.)mais je connais des gens qui vendent les modèles faits à partir de livres ou revues(Phildar, pingouin etc ) donc ma question est : comment définir le travail des uns ou des autres ? Ou se situe la légalité dans ces cas là? Merci pour la réponse
claire
C’est une très bonne stratégie et je pense qu’elle va payer.
Pour les abonnés perdus ce ne sera probablement qu’une question de temps : j’ai vu ton article souvent cité, sur des podcats, des articles de blogs, ce qui permets de donner de nombreuses occasions de lever les incompréhensions!
Blandine
Bravo pour cet article très documenté et sur un sujet peu abordé et pourtant essentiel.
Je viens de découvrir vos vidéos et blog, quelle fraîcheur et clarté 🙂
Coutureetpaillettes
merci 🙂
Mayana
Je lis cet article avec un peu de retard mais le titre piqué ma curiosité.
N’étant pas sur les réseaux sociaux je n’avais jamais vu cela tout au plus quelqu’un qui vendait une des robes qu’elle avait cousu en citant le modèle utilisé et déjà je m’étais dit que c’était interdit.
Il est bien indiqué sur tous les patrons PDF qu’ils sont réservé à un usage personnel parfois même de façon agressive, donc la personne qui le fait sait parfaitement qu’elle fraude.
Etant de la vieille école je respecte la propriété intellectuelle.
J’ai appris certaines choses en lisant cet article très intéressant
Linette
Vos explications sont claires et certainement utiles pour certains !! Voila bien longtemps que je ne couds plus de vêtements, c’est trop long à l’époque j’achetais des pochettes patrons qu’il fallait découper selon sa taille, c’était ennuyeux. Lorsque j’étais petite maman avait une patronnière qui réalisait le patron à tes mesures, c’est comme ça qu’a été faite ma robe de mariée en 1966.
Mes bricolages sont uniquement des cabas, pochettes, plaids patchwork fait en tissus récupérés chez mes amies, donc recyclage et j’offre le produit fini, c’est mon plaisir. Bonne continuation
Françoise
Bonjour,
Dans le cas où la marque n’existe plus, que les patrons papiers ont tous été vendus, a-t-on le droit ou pas d’échanger les pdf ?
Merci
Le cas échéant comment rémunérer l’auteur?
Melanie
Article très intéressant merci à vous J’ai une question, si un personne non couturière achète le patron et demande à une professionnelle de la couture de lui confectionner et qu’elle récupère le patron ensuite, est-ce que c’est légale ?
Merci d’avance et bonne soirée
Mamiedo
Bonjour et un article très intéressant (je n’ai découvert ton blog que récemment et je le découvre petit à petit) qui devrait amener certaines à réfléchir. Mais auront-elles la volonté de le lire jusqu’au bout ? Je ne suis qu’une modeste couturière amateur mais à l’usage on se rend bien compte que tous les patrons ne se valent pas : qualité du patronage, des livrets explicatifs … Bref, à coudre, on sent bien qu’il y a derrière chaque patron un travail énorme, sans parler des tests en grandeur nature qu’il y a avant toute commercialisation. Alors si j’échangerais volontiers un patron avec ma fille ou une amie (qui de nous n’a pas prêté un bon patron ou catalogue de tricot) il ne me viendrait pas à l’idée d’aller négocier un patron sur un site quelconque, du reste j’achète toujours directement sur le site de la créatrice, jamais ailleurs. Toute peine mérite salaire, et si parfois un patron chez une marque indépendante parait un peu cher, il le vaut bien ! Et quand il est de qualité, on l’utilise certainement plusieurs fois : laissons jouer l’imagination pour l’interpréter de différentes manières ! Sur ce je retourne à mon Opium, tes vidéos sur ce sujet sont une aide précieuse. Merci et belle journée